BOLT ACTION THRILL:Boot Scootin' Bourbon (CD - 2010)

Titles :
01. Off the Clock
02. Bourbon Drinkers
03. Good Morning California
04. Trouble
05. Beverly Thrills
06. Love Hangover
07. Friends
08. Grandad's 45
09. On the Line
10. Dancing

Personnal :
Dusty Bo: Vocals/Guitar
Lightnin' Luke Powers: Vocals/Guitar
Grey Dee: Bass
Jess Harrahill: Drums

Oui, je sais, 2010 ! Mais ce serait vraiment dommage, deux ans après la sortie de cet excellent CD, de passer à côté ! Bolt Action Thrill vient de Californie, mais le groupe affiche clairement ses influences sudistes. Je ne sais pas si les tenants de l'orthodoxie sudiste s'y retrouveront vraiment (quoique... « Grandad's 45 » a tout d'une bonne base pour le Molly époque DJB, avec son riff sautillant et son duel de guitares, manque juste une bonne slide par là-dessus, et je recommande particulièrement le double lead de « On the Line »), mais par contre ceux qui aiment les groupes remuants qui déménagent seront servis. Quelle énergie ! Voilà un album auquel les amateurs de Dan Baird et autres rockers à haute tension devraient prêter une grande attention. Ici et là, on ressent quelques influences un peu rockabilly, ou glam-rock « Sweetesques » (« Friends »), mais l'essentiel repose sur du rock et du boogie bien carré, jouissif et entraînant. On se surprend à taper du pied, à accompagner la musique, une vraie thérapie ! On ressort de ce disque les accus gonflés à bloc avec une bonne banane, souvent dopés par des chorus brefs mais tendus comme certain organe de Rocco Siffredi que la décence m'interdit de nommer ici, comme dirait Brassens. Notons aussi une certaine qualité des gosiers, et pas que pour descendre le Bourbon ! Nous ne sommes pas là chez de banals hurleurs : ça chante vraiment , et bien en plus ! Au point de se payer la tête des Beach Boys (« Good Morning California »)... Et puis les textes... A côté de quelques réflexions sur ce qui peut gâcher l'existence (« Trouble »...), et d'une traditionnelle ballade nostalgique, « Love Hangover », à propos des effets directs des amours déçus sur la consommation d'alcool, on bénéficie d'une ode perpétuelle aux plaisirs de la vie, qu'ils soient ou non politiquement correct (rien à foutre, visiblement...), à déguster sans retard et avec un maximum d'intensité, avec quelques clins d'oeil assez fûtés au passage qui montrent que ce messieurs sont plus subtils qu'il n'y paraît à première vue, ce que leur musique confirme quand on l'écoute attentivement. Le dernier titre de l'album (« Dancing »), doté d'un excellent pont qui confirme les capacités de composition constatées par ailleurs, démontre d'ailleurs que le groupe sait aussi puiser dans ses racines bluesy pour faire varier les plaisirs.
Soyons clairs, on n'est pas ici chez les preneurs de tête capillotractés, les tristes figures ou les compliqués du bulbe, c'est direct, c'est bien envoyé, ça cogne à fond, mais en plein dans le mille, et du coup, mes amis, quel pied ! Retour vers les plaisirs en apparence simples, mais attention : cette simplicité-là n'est pas donnée à tout le monde, surtout véhiculée par cette énergie. Comme pour beaucoup de Ricains, la somme de travail doit être énorme, et vise aussi à cacher une énorme maîtrise du sujet et de réelles compétences, mais je dois l'avouer : j'aime bien l'état d'esprit de ce gang. Allez les écouter et vous me direz ensuite ce que vous en pensez !
Y. Philippot-Degand